Chine - 2
Le titre de ce billet : des dimensions vertigineuses.
J'avais en tête des images pittoresques de la Chine, plus ou moins connues. Et je pensais, je "voyais" dans mes parcours en Chine, Marc Riboud photographier Shanghai, depuis quelques dizaines d'années jusqu'à récemment. Et, je me souvenais d'un projet que nous avions eu, un ami photographe et moi, d'aller photographier les "hutongs" de Beijing avant qu'ils ne disparaissent. Et cela doit bien être le cas maintenant.
Est-ce aussi parce que j'habite à l'étranger depuis quelques années, maintenant dans un pays radicalement différent de celui dans lequel j'ai grandi, que le tourisme ne m'intéresse plus guère?
Ou alors, est-ce parce la Chine n'est pas si différente du Japon, en tant que pays de culture asiatique?
Ou alors, encore, est-ce parce que le "tourisme" n'existe pas en Chine vu qu'ils ont tout détruit pour laisser place à un monde neuf?
Alors, j'ai essayé de parcourir ces deux villes Hangzou et Shanghai dans les rues entre les lieux touristiques pour essayer d'y saisir la vie et ses différentes manifestations.
Mais la ville se dresse dans des proportions géantes et monstrueuses.
Tout d'abord, j'ai été enthousiasmé de ma découverte d'Hangzou. Je suis arrivé à mon hôtel, sans trop me rendre compte des dimensions de la ville. Et mon quartier était plutôt agréable.
Mais voilà ce que j'ai vu par la suite.
Vue d'une pagode surplombant la ville.
Mais en attendant, j'ai été enchanté par le "monde" que je découvrais. Ensembles d'habitations au mur blanc, à l'allure humaine, même si on devine que ce "monde" ne devait pas être tenu par de solides chaînes pour que tout le monde aille dans la même direction.
Maison traditionnelle chinoise avec plaque indiquant la date et le style.
Dans ces anciens faubourgs, il faisait bon se laisser guider par l'aventure.
Une vue plus générale du quartier.
Dans ce quartier, se trouvent aussi des immeubles à la taille modérée, à l'ambiance communautaire.
Mais ce quartier aux échoppes où on peut rencontrer le voisin,
ne semble plus n'être que de l'ordre du souvenir proche. Puisqu'on mure ces habitations insalubres, vétustes.
On laisse la place à d'autres habitations, plus modernes et plus confortables.
Et il est normal de penser que l'on puisse rêver d'un autre type d'habitation.
(je reviens pour la suite). (Bon, je continue).
Car, ce n'est pas une sinécure que de les sortir tous les jours.
En regardant attentivement cela, avant de prendre une photo de ces objets "typiques", un habitant m'a dit en me les désignant du doigt : " toilet".
Et une amie m'a dit en passant devant ce quartier
que les familles vivaient à plusieurs dans ces logements d'une pièce. Alors, rêver de quelque chose peut sembler bien naturel.
Mais que restera-t-il alors à voir, à sentir?
Il y a des cités tels que les familistères pensés par les premiers industriels pour instaurer un esprit communautaire.
En Chine, ça donne de vastes ensembles de logements de briques rouges avec le linge à sécher sur de longues tiges de bambou.
Avec à l'entrée, le garde chiourme. Tout est bien surveillé par lui et par mon voisin.
Alors, un peu de liberté, même dans l'hyperpromiscuité. Et faisons table rase du passé.
Comme le dit un adage populaire afin que nous puissions construire une nouvelle vie, une nouvelle ville.
frontière de la déshumanisation, ou frontière de l'urbanisation.
Déshumanisation, car de même que dans nos grands ensembles locatifs, on ne connaît pas ses voisins.
Et en quittant Hangzou, j'ai été plus qu'étonné par les ensembles de logements. J'en étais angoissé.
Le nombre explique la taille. La Grandeur. Tout semble à une autre échelle.
Une échelle inhumaine.
Alors pour faire suite à la précédente photo. En s'éloignant de quelques pas de cette ligne de fracture, voilà ce qu'on pouvait voir.