Le jour des enfants
Bientôt le 5 mai, le jour des enfants. Enfin des garçons. Car les filles ont aussi leur fête mais elle n'est pas fériée. Peut-être, parce que lorsqu'elles seront mariées, elles seront tous les jours en vacances à soigner leur mari blessé par le travail, à s'occuper de l'éducation des enfants, à entretenir leur maison. Mais si elles ont un peu de chance, elles iront se détendre entre copines lors d'un déjeuner dans un restaurant français. C'est si chic!
De l'autre côté, c'est plutôt une vie de labeur pour ces messieurs. Alors octroyons leur un jour pour commémorer leur abnégation.
Et à ce sujet, je voudrais citer ces quelques phrases d'André Breton dans l'Amour fou:
"Comment résister au charme d'un jardin comme celui-ci, où tous les arbres de type providentiel se sont donnés rendez-vous? En ce lieu périclitent à plaisir les grandes constructions, morales et autres, de l'homme adulte, fondées sur la glorification de l'effort, du travail. La prétendue vie "gagnée" revient à l'aspect qu'elle avait pour nous dans l'enfance : elle reprend figure de vie perdue."
Il me semble que ces propos reflètent la conception japonaise du travail : "Glorification de l'effort".
Ce n'est pas tant la réalisation, l'accomplissement, que l'effort qui est valorisé.
Est-ce parce que si quelque chose était réalisé, il faudrait valoriser, attribuer un mérite, et donc distinguer?
Nonobstant, il faut introduire le symbole de cela : la carpe.
Elle doit lutter pour assurer sa survie, sa reproduction, contre le courant. Cet effort est symbolisé par ces bannières.
Mais je voudrais relire ce poème de Kipling comme une adresse amicale à ces jeunes hommes.