Coincidence
Aujourd'hui, il n'a pas arrêté de faire un temps de m... !!! De la grisaille toute la journée.
C'est déplorable, un dimanche dans le gris. D'autant qu'hier, il faisait un temps magnifique à se promener en T-shirt et tongues toute la journée. Un vrai parfum d'printemps gommé par une sensation d'hiver.
Alors que faire de mieux que d'aller faire un tour dans un musée?!
Surtout que cette année on célèbre les 150 ans de l'amitié franco-japonaise. L'amitié, c'est déjà pas mal.
Pour l'occasion une exposition "Correspondances" a été "invitée" au Japon dans le musée de la société d'appareils électriques Matsushita Denko a Shiodome, près de Ginza.
La société vient de faire construire un immeuble récement et a installé un musée au quatrième étage. C'est pas très grand, mais ça suffit.
Le musée a constitué une collection d'œuvres de Georges Rouault, un peintre atypique qui a côtoyé le fauvisme, le cubisme, mais qui ne s'en est jamais vraiment mêlé, restant un artiste à part, singulier.
L'exposition met en parallèle des œuvres de Matisse avec celles de Rouault.
Les couleurs de Matisse réchauffent le cœur et marquent la noirceur de la palette de Rouault.
Surtout, le trait de Rouault, un trait épais et noir, marque les contours des parties du corps comme si l'unité corporelle ne pouvait pas être attribué, conféré à ces personnages, et qu'ils n'étaient que des pantins articulés.
Ce trait marque aussi la différence d'état, de nature, du personnage avec son environnement.
Mais dans l'ensemble, j'ai aimé sa série sur le clown. D'autant que le clown, le clown blanc, est un clown triste et que son trait exprime le sentiment profond de celui qui veut nous faire rire.
En sortant de l'exposition, je retiens le noir de Rouault et les couleurs vives et profondes de Rouault.
Je retiens la volonté de distinction des formes des deux artistes.
Alors, en sortant quel ne fut pas le choc de retrouver la grisaille monotone, où tout se trouve mêlé, entremêlé, indistinct, mis sur un même plan. Rien ne se dégage.
Et certains personnages s'approprient le paysage, s'y fondent.
Les clowns blancs, lorsqu'ils descendent dans la rue, ne veulent pas qu'on remarque leur noirceur.