Théâtre Asakusa - 2
J'ai déjà écrit un message sur ce théâtre à Asakusa, l'année dernière en février, je pense. J'y avais adjoint une série de photographies de danseurs.
J'ai voulu y retourner en septembre, avant le retour en France de Pascal. Mais ne me souvenant pas précisément du lieu, nous avions erré dans les rues d'Asakusa à la recherche du spectacle promis. Nous l'avions trouvé peu avant la fermeture, vers 20 heures.
Mon père est venu au Japon à la fin de l'année dernière, et j'ai voulu l'emmener dans ce lieu inoubliable, avec un de ses amis.
Lors de cette deuxième fois, j'ai recueilli le témoignage d'une spectatrice, Tomoko.
"J'y vais régulièrement dans ce théâtre. Seule ou avec quelques unes de mes copines. On aime s'y retrouver là-bas, et y passer l'après-midi. Il y a deux spectacles. On préfère aller au second. Et ensuite, on part manger ensemble quelques brochettes et boire quelques bières, et discuter des acteurs.
Je ne sais pas exactement depuis combien de temps ce théâtre existe, mais je l'ai toujours connu.
Tous les acteurs sont des hommes. Et les spectateurs sont principalement des spectatrices. De tout âge, contrairement à ce qu'on pourrait penser.
Pendant la première moitié, il y a une pièce de théâtre. C'est un peu ennuyeux. Je préfère la seconde partie, lorsque les danseurs dansent sur des mélodies anciennes et populaires. Bien sûr, c'est pas très jeune, mais on oublie complètement notre vie quotidienne. Et puis, ils sont tellement beaux. Vous ne trouvez pas?
Lui, c'est mon acteur préféré.
Certaines femmes les aiment tous et leur donnent des cadeaux à chaque chanson. Ce soir-là, particulièrement une. A chaque fois, elle est allée jusqu'à la scène leur apporter un paquet.
D'autres leur donnent de l'argent. Parfois beaucoup.
Voilà, ça permet de passer un bon moment.
Aussi, j'ai fait une petite compilation "vidéo" de débuts de chansons. Pour vous mettre dans l'ambiance.
Je pense que vous rendrez mieux compte."
Tomoko pendant l'entracte.
L'affiche du prochain spectacle (en ce moment).
Ce spectacle, que j'adore aussi, parce que complétement irréel, surranné, et kitsch, me permet de revenir sur une séquence et plus particulièrement une phrase de L'Insoutenable légèreté de l'être de Kundera.
"Avant d'être oublié, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli."
Ce que j'aime bien dans le kitsch, c'est cet oubli, proche de l'ironie. Ce n'est plus du tout sérieux, mais vital.